La Nef est régulièrement questionnée sur ses relations avec l’anthroposophie, un mouvement soupçonné et /ou accusé de dérives sectaires par différentes instances, médias ou personnes. Certains propos diffamatoires vont jusqu’à traiter la Nef de secte.
La Nef n’est pas anthroposophe.
La Nef n’a jamais été condamnée pour dérive sectaire. La coopérative n’est pas un outil financier dédié ni dépendant d’une quelconque idéologie (que ce soit l’anthroposophie ou autre) et elle cultive une totale indépendance politique, religieuse ou philosophique.
La Nef, une coopérative bancaire éthique dédiée à la transition écologique et sociale
Comme d’autres banques éthiques en Europe (Triodos aux Pays Bas, GLS en Allemagne), la Nef a été fondée par des citoyens inspirés par Rudolf Steiner, théoricien fondateur du mouvement anthroposophique. C’est le volet social de ses écrits, plaçant le respect de la personne humaine au centre de tous les mécanismes économiques et financiers, qui a plus particulièrement intéressé les fondateurs de la Nef, Jean-Pierre Bideau et Henri Nouyrit. L’argent ne devait plus être une fin en soi, mais un moyen pour construire une société plus respectueuse des personnes et de l’environnement. Ces fondateurs, aujourd’hui décédés, ne font plus partie de l’organisation depuis de nombreuses années.
Dès que la Nef a commencé à se développer, passant de 700 sociétaires en 1988 à plus de 42 000 en 2022, des partenaires et nouveaux sociétaires issus de mouvements écologistes et de l’économie sociale et solidaire ont rejoint la coopérative en très grand nombre. C’est avec ces personnes, devenues majoritaires – et ce depuis de nombreuses années, que s’est formée l’identité propre de la Nef.
Depuis 1988, la Nef a financé plus de 6 500 projets écologiques, sociaux et culturels et la coopérative est aujourd’hui reconnue comme un des principaux financeurs solidaires en France* (*en 2021, la Nef est à l’origine de 80% des flux de financements d’entreprises et associations solidaires en France, d’après le Zoom 2022 sur la finance solidaire et à impact sociale de FAIR). La Nef compte parmi ses clients des entreprises et associations engagées dans la transition écologique et sociale telles que Veja, Biocoop, Ethiquable, Action contre la faim etc... ainsi que de nombreuses collectivités locales.
Des activités et engagements contrôlés et reconnus par des organismes tiers depuis 1988
La Nef répond aux exigences des autorités bancaires comme n’importe quelle autre banque et son agrément auprès de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, organe de la Banque de France) implique une surveillance permanente de ses activités par la Banque de France.
Tous les produits d’épargne de la Nef sont labellisés FINANSOL. Ce label, porté par l’association FAIR, garantit que les produits de la Nef “répondent à des critères exigeants de solidarité, transparence et informations”. Le respect des critères est contrôlé tous les ans par le comité du label.
Les actions et engagements de la Nef sont également reconnus depuis plusieurs années par des ONG comme Alternatiba, Les Amis de la Terre, Oxfam France ou Reclaim finance; ces organisations auditent l’activité de la coopérative.
- “La Nef est la coopérative historique de la finance solidaire. (...) La Nef est un établissement exemplaire en termes de transparence. C’est le seul établissement bancaire français à être 100% transparent sur l’utilisation de ses fonds. Chaque année, elle publie un rapport indiquant l’ensemble des projets financés grâce aux dépôts de ses clients.” Reclaim Finance 2022
- La Nef : n°1 du classement Choisis ta banque 2022 - Les amis de la Terre France. “Banque éthique, la Nef est transparente sur l’usage fait de l’argent qui lui est confié, et ne finance que des activités à forte valeur ajoutée sociale, culturelle ou environnementale.”
En janvier 2022, le cabinet Carbone 4 atteste que la Nef est l’établissement financier au plus faible impact carbone en France.
Le rapport 2021 de la Miviludes cite la Nef, sans alerter sur un quelconque risque de dérive sectaire concernant la coopérative
Sur les 216 pages du rapport d’activité 2021 de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) publié le 3 novembre 2022, la Nef est citée une fois, dans le paragraphe d’introduction du chapitre dédié à l’anthroposophie. 5 pages du rapport sont ensuite consacrées aux risques de dérives sectaires de la médecine anthroposophique et des écoles Steiner mais il n’est plus question de la Nef et aucun risque de dérive sectaire n’est mentionné pour la coopérative La Nef .
Dans le paragraphe d’introduction à l’anthroposophie citant la Nef, il est mentionné que «… le mouvement exerce une influence prépondérante sur certains établissements bancaires « éthiques » au pouvoir financier extrêmement important comme Triodos, GLS ou, en France, la Nouvelle économie fraternelle (Nef). ».
Cette assertion pose problème pour les raisons suivantes :
- « Une influence prépondérante sur certains établissements bancaires ‘éthiques’». "Influence prépondérante” est flou. L’action principale d’un établissement bancaire concerne les flux financiers, aussi, nous comprenons qu’il est sous entendu que le mouvement anthroposophe aurait une influence sur les flux financiers de la coopérative. Ce n’est pas le cas et facilement vérifiable étant donné la transparence dont la Nef fait preuve sur ces financements, comme nous le détaillons ci-après.
- « Un pouvoir financier extrêmement important ». Il convient ici de rappeler la taille de la Nef par rapport aux acteurs bancaires français: la coopérative compte 80 000 clients, contre plusieurs millions pour n’importe quelle autre banque française. Elle “pèse” 1 milliard d’euros de bilan, c’est 25 fois moins que le Crédit Coopératif et 2600 fois moins que la BNP.
Les équipes de la Miviludes n’ont jamais visité nos locaux, ni interrogé nos équipes, ni audité notre activité. Nous avons demandé à la Miviludes d’éclaircir les propos de son dernier rapport et n’avons, à ce jour, pas reçu de réponse malgré de nombreuses relances depuis le 15/11/2022.
Nous déplorons le manque de moyens alloués à cette mission interministérielle (sous-effectif, poste vacant, démission de sa cheffe le 14/12/2022) et les dysfonctionnements qui en découlent.
Un précédent rapport de la Miviludes a déjà conduit à des propos diffamatoires il y a plus de 20 ans.
En 1999, la Nef a été accusée de dérive sectaire dans un rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur les sectes (ex Miviludes) visant le mouvement anthroposophe et l’ensemble des organisations liées à la pensée anthroposophique (Biodynamie, Pédagogie Steiner-Waldorf et finance d’inspiration anthroposophique…).
La Commission d’enquête parlementaire sur les sectes, et en particulier le député qui en était président à l’époque, Jacques Guyard, a été attaqué en justice pour diffamation. Lors du procès et de l’appel qui a suivi, la diffamation a été reconnue par la cour, bien que M. Guyard ait été acquitté, au bénéfice de sa bonne foi, puisqu’il s’appuyait dans ses propos sur le rapport parlementaire dont la qualité gouvernementale empêche qu’il puisse être jugé.
En 2003, le sujet a été clos avec un rapport de la Commission Bancaire (Banque de France), en mission dans les locaux de la Nef durant plusieurs mois, qui a confirmé une erreur de jugement en soulignant « sa totale autonomie financière ainsi qu’une grande transparence tant en interne qu’avec l’extérieur traduisent son indépendance politique, sociale, religieuse et philosophique ».
Des financements totalement transparents
La Nef est le seul établissement financier français à publier, chaque année, la liste complète de ses financements. Pas de financements occultes ou cachés : chacun peut vérifier dans quels projets l’argent est investi.
On peut ainsi facilement vérifier que la Nef ne finance pas la société anthroposophique universelle, ni la société anthroposophique en France. Elle n’entretient pas non plus de liens institutionnels avec ces structures.
Il est parfois reproché à la Nef de financer les écoles Steiner - Waldorf. Or la Nef ne finance plus d’écoles Steiner depuis 2019. Cette année-là, cela représentait 1 prêt sur 445 et 0,15% du montant total prêté. En 2018, 1 prêt sur 416 et 0,04% du montant prêté. La Nef reste bien sûr attentive aux risques de dérives sectaires identifiés par rapport aux écoles Steiner-Waldorf, qui restent néanmoins à ce jour reconnues et autorisées par l'État.
A noter : plusieurs écoles Steiner-Waldorf en France ne sont pas financées par la Nef et le sont par d’autres banques qui ne publient pas la liste de leurs financements.
Il convient de préciser que le financement par la Nef des écoles Steiner-Waldorf s'inscrit dans une politique de financement des pédagogies actives au sens large ou de projets d’engagements écologiques et solidaires des établissements scolaires. La Nef a ainsi également financé des écoles Montessori, Freynet, Démocratiques (type Sudbury), mais aussi des écoles publiques via le financement de collectivités locales.
Une coopérative qui appartient uniquement à 42 000 sociétaires et qui n’est dépendante d’aucun mouvement
Le capital social de la Nef est détenu à hauteur de 80 % par des particuliers, et à hauteur de 20 % par des organisations et personnes morales. Chaque sociétaire détient le droit de vote en AG sur le modèle d’1 personne = 1 voix. De plus, le montant de capital détenu par 1 même sociétaire est limité à 10% du montant total du capital de la coopérative. Parmi les dix plus importants détenteurs de capital on retrouve le fonds d’épargne salariale solidaire Mirova, la banque alternative suisse, Biocoop SA et la Fondation Macif. La composition du capital social de la Nef reflète une grande variété de structures et de personnes et démontre l’absence de dépendance au mouvement de l’anthroposophie.
Une gouvernance démocratique et participative
Les sociétaires élisent chaque année, en assemblée générale, les membres du conseil de surveillance. Le conseil de surveillance nomme à son tour le directoire, c'est-à-dire l’équipe dirigeante de l’entreprise, chargée de la gestion stratégique et opérationnelle. L’ensemble des Dirigeants et Conseillers de surveillance sont validés par la Banque centrale européenne et donc la Banque de France sur la base de “leurs compétences et leur honorabilité”.
Le conseil de surveillance est composé de personnes physiques et d’organisations (Biocoop et Terre de Liens), Aucune organisation issue du mouvement anthroposophe n’y est ainsi représentée.
Les personnes physiques sont élues suite à une profession de foi partagée à l’assemblée générale des sociétaires, sur leurs expériences, leurs engagements, leurs compétences, leur motivation et en aucun cas sur leurs croyances individuelles, qu’elles soient religieuses, politiques ou philosophiques.
Le conseil de surveillance a un rôle de “surveillance” mais c’est bien le directoire qui pilote l’entreprise, prend les décisions stratégiques, notamment de financements et d’investissements.